Alice Ferney : Un vrai régal !
Hier soir, j'avais rendez vous avec Alice Ferney, née en 1961 et non en 1967 comme beaucoup de ses biographies le disent, au cours d'une rencontre débat dédicace organisée par la bibliothèque de Fleury-les-Aubrais.
Si jamais vous avez l'occasion de pouvoir rencontrer cette romancière, ne ratez surtout pas ce moment. Alice Ferney est une femme adorable qui nous a offert plus d'une heure de conversation passionnante, suivie d'une séance photo improvisée et très sympathique et d'une séance de dédicaces. Je suis donc repartie en tenant précieusement l'exemplaire de Les autres que j'avais emmené pour qu'elle y appose sa griffe.
Nourrie d'anecdotes savoureuses sur sa vie et parfois émouvantes aussi quand elle évoque la mort ou la maladie, elle a conquis la vingtaine de personnes qui s'étaient réunies pour dialoguer avec elle. Et c'est bien là la magie du moment, nous avons eu droit à un vrai dialogue, loin des rencontres parfois artificielles ou qui ont du mal à se mettre en place, Alice Ferney est arrivée telle une déesse enchanteresse, avec son ensemble écru qui lui allait à ravir, son bandeau dans les cheveux, s'adressant spontanément à tous, toujours directe sans jamais être agressive, souvent drôle, on sent qu'elle est à l'aise pour s'exprimer et ses étudiants doivent se régaler.
Répondant à nos questions, elle est revenue sur sa production, sur chacun de ses romans au sujet bien défini :
. Le ventre de la fée, son premier roman, le plus violent et dérangeant, qui répondait à une interrogation sur le fait qu'il est après tout possible d'engendrer un être humain qui ne nous plaira pas forcément et qu'on finisse par ne pas aimer, à un moment où elle commençait à désespérer d'être publiée
. L'élégance des veuves consacrées à ces femmes "soumises" du siècle dernier, toutes dévouées à leur époux, et qui a rassuré son mari, qui n'avait pas aimé son roman précédent.
. Ensuite, Grâce et dénuement sur les gitans dont elle ne connaissait rien mais dont une amie qui s'occupait d'ATD Quart monde lui a permis d'entrevoir l'univers,
. La conversation amoureuse enfin au sujet tellement "banal" l'amour qu'elle n'avait pas osé dire à son éditeur qu'elle travaillait sur ce thème et pour lequel elle a lu ou relu beaucoup de romans à commencer par "Aurélien" d'Aragon qui l'a laissé sans voix et après lequel elle a fait une pause dans ses lectures tellement elle a trouvé ce livre fort, "Le lys dans la vallée", "La princesse de Clèves" et beaucoup d'autres encore. Car Alice Ferney se documente pour chacun de ses livres et de ses sujets, ainsi elle a lu pendant quatre ans des livres sur la guerre avant d'entamer Dans la guerre dont l'idée lui est venue grâce à un documentaire sur Arte concernant les animaux dans la guerre. Enfin, Les autres avec cette quête de l'identité. De son prochain livre en cours d'écriture elle ne dira rien mais on peut espérer qu'il sera dans les rayons en septembre 2008.
Jolie, simple tout en étant distinguée, elle nous a fait passer un merveilleux moment et je crois que j'ai encore plus aimé la femme que ses livres, ce qui n'est pas peu dire quand on sait le coup de coeur que j'ai eu pour Les autres et comme j'ai pu me régaler aussi à la lecture de La conversation amoureuse. Dans la guerre m'attend maintenant et je m'en réjouis déjà.
Un bien beau moment, inattendu, comme la vie sait nous en réserver parfois.
Merci madame Ferney !