"Sang d'encre" de Cornelia Funke *****
"Dix années, c'est long. Il y a des choses qui peuvent se perdre pendant tout ce temps".
Après avoir fait une incursion de plus de dix ans dans notre monde, Doigt de Poussière n'a qu'une envie : retrouver le livre et l'histoire d'où il vient. Malheureusement, Farid, qu'il aimerait emmener avec lui, reste sur place...
Ce dernier, un brin dépité, va alors rejoindre Meggie et ses parents dont la mère Resa a réussi elle aussi à fuir ce livre, dans lequel elle s'était retrouvée éloignée des siens. La voilà maintenant heureuse de vivre une vie normale avec son mari et sa fille. Seulement Meggie, elle, n'a qu'une envie, c'est rejoindre ce monde d'encre dont sa mère lui a tant parlé, un monde de fées et d'elfes. Malgré les mises en garde que son père ne cesse de professer, Meggie pense que le monde que décrit sa mère est bien plus excitant que celui dans lequel elle vit et elle n'a pas envie de tenir compte des conseils qu'il lui donne. Alors c'est avec Farid qu'elle s'enfuira, pour rejoindre la littérature et son monde magique où elle retrouvera Doigt de Poussière mais aussi le méchant Capricorne et bien d'autres créatures...
J'avais quitté "Coeur d'encre" quasiment en même temps que le petit collège rural où je bossais à l'époque. Et en sortant de la librairie en tenant au bras "Sang d'encre", cette formidable suite, je tombe sur Chantal, une collègue d'alors, avec qui j'avais partagé cette lecture (et bien d'autres). Il y a parfois de curieux hasards et j'ai trouvé ça tout bonnement incroyable !!
Je me suis replongée avec bonheur dans ce deuxième volet de ce qui s'annonce comme une trilogie (chouette !) avec une nouvelle intrigue qui se remet en place à la fois vite et lentement, le temps de bien nous remettre en mémoire les innombrables personnages de cette merveilleuse histoire : Mo alias Doigt de Poussière le père de Meggie, sa mère, mais aussi Elinor, la formidable bibliothécaire, Gwin, la marte apprivoisée, danseur de nuage, devenu messager ou encore le méchant Basta.
On navigue avec bonheur d'un monde à l'autre, le nôtre où restent les parents de Meggie, et celui de l'encre où Doigt de Poussière retrouve dix ans après les personnages qu'il a cotoyés il y a bien longtemps, ces gens qu'il avait tout fait pour oublier, sans succès. Et où se retrouve Meggie, qui, comme tout adolescente, a besoin de quitter ses parents, malgré tout l'amour qu'elle leur porte, pour faire ses expériences.
Encore un livre sur le souvenir, la mémoire, mais aussi sur l'amour, l'amitié, et sur la magie des livres et de la littérature.
Un roman de grande qualité, que j'ai savouré avec un immense plaisir.
Et un petit clin d'oeil à Anaïs, qui fête ses 20 ans aujourd'hui !