"Verte" de Marie DESPLECHIN *****
Dans la famille de Verte, 11ans, on est sorcière de mère en fille. Hélas, Verte n'a aucun don pour la sorcellerie au grand désespoir de sa maman Ursule. Alors, celle ci fait appel à Anastabotte, sa propre mère et la grand-mère de Verte pour prendre en main l'éducation de sa fille en espérant qu'elle en fasse une vraie magicienne.
Car pour le moment, Verte s'intéresse plus aux garçons, surtout à Soufi, qu'aux potions magiques. Pourtant elle va se révéler une élève plus douée que prévu et très rapidement elle sera capable de mettre en oeuvre ses dons de sorcellerie.
Et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si elle n'avait pas décidé d'utiliser ses nouveaux talents pour retrouver son père... Or, cela n'est pas du tout de l'avis de sa maman...
Du rythme, des dialogues, de l'humour, un petit bijou que cette histoire toute simple contée par Marie Desplechin, également auteur de livres pour adultes, et qui montre la complexité des relations familiales, notamment mère-fille mais aussi des relations homme-femme.
Ce livre a été adapté en dessin animé et si vous en avez l'occasion ne ratez pas ce petit téléfilm qui passe régulièrement sur la 3. Quant au livre, édité dans la collection Neuf de l'école des Loisirs, il s'adresse aux enfants entre 9 et 12 ans.
Voici les premières lignes de ce roman que j'ai dévoré :
"Sur terre tout le monde a le droit de se plaindre. Les hommes, les femmes, les jeunes, les vieux, les animaux eux mêmes se plaignent. De l'excès d'amour, de l'absence d'amour, de la famille, de la solitude, du travail, de l'ennui, du temps qui passe, du temps qu'il fait... Le monde râle, c'est ainsi.
Parmi toutes les espèces, il en existe une pourtant qui n'a pas le droit de se plaindre. Une seule. L'espèce des mères. A la rigueur, elles peuvent se mettre en colère. Mais pas gémir, c'est mal vu. Pourquoi ? Parce que grâce à leurs enfants, les mères baignent dans un océan de bonheur. C'est connu.
Quelle hypocrisie ! Moi qui suis une mère je le dis tout net : ces derniers temps, ma fille me met les nerfs en pelote. Elle me rend chèvre. Elle me fatigue."