"Un homme presque parfait" de Richard Russo ****
"Tout comme le basket-ball, l'adultère était un sport de jeune homme".
Après avoir découvert Russo avec "Le Pont des soupirs", je n'ai pu résister au plaisir de lire un autre roman de lui et mon choix s'est porté sur "Un homme presque parfait".
D'emblée, j'ai beaucoup ri des magnifiques portraits pleins d'humour que nous propose l'auteur. Le roman commence par la description de Miss Beryl, la logeuse de Sully, ce sexagénaire presque parfait. Elle est veuve mais continue de parler au portrait de son mari tout en soupçonnant son fils de vouloir se débarasser d'elle. Quant à sa voisine, avec qui elle va de temps en temps au restaurant, elle se rend compte que celle ci l'espionne et fournit plein d'indications à ce fils, plus intéressé par son porte monnaie et sa future succession que par le bien-être de sa mère. Par contre, elle adore son locataire Sully, alors que son fils aimerait qu'elle le mette à la porte.
Ce roman nous raconte la vie de Sully, qui a mal au genou et essaie de gagner un procès pour invalidité suite à un accident de travail après lequel il s'est retrouvé au chômage. Il est l'amant de Ruth depuis plus de 20 ans. Mais il ne peut s'empêcher d'éprouver de la sympathie pour Zach, son mari. Le repas de Thanksgiving auquel il se retrouve avec son fils, avec lequel il n'est pas en très bon terme, tourne au fiasco en raison de la présence de son ex femme, et des difficultés conjugales de son fils, qui est train de se séparer de sa femme Charlotte.
Imbriglio familial, quiproquos, bassesses humaines, toutes les petites mesquineries de la vie sont là ! Et on s'amuse bien à la lecture de la vie de cet homme. Les personnages qui l'entourent sont tous plus savoureux les uns que les autres dans ce huit clos d'un petit village américain. J'ai beaucoup aimé ce livre, tout aussi passionnant que "Le pont des soupirs", même s'il est très différent. Il tourne en dérision la vie de province, les commérages, et croque finement la nature humaine. On sourit beaucoup, tout en se demandant comment tout cela va finir. Bref c'est un régal et la lecture de ces 700 pages m'a fait passer un excellent moment.
Je vais continuer la découverte de cet auteur talentueux avec "Le déclin de l'empire Whiting".
Je dédie cette critique à mon fils, Gaëtan, toujours aussi gentil, simple et pas compliqué malgré ses17 ans aujourd'hui. C'est en somme un homme qui s'apprête à devenir plus que parfait !