"Dans l'or du temps" de Claudie GALLAY ****

Publié le par clochette

"Quand un éléphant sent que la mort va venir, il quitte le troupeau. Il rejoint un endroit secret, un arbre ou un coin d'eau. Les autres le regardent, s'éloignent et ils poursuivent leur route."


Le narrateur vit avec Anna et leurs deux jumelles de sept ans à Montreuil. L'été ils vont au bord de la mer en Normandie dans leur maison "La Téméraire, face à la mer, à quelques kilomètres seulement du sud de Dieppe."

Alors qu'il vient d'acheter des fraises pour mettre dans le gateau d'anniversaire que sa compagne prépare pour leurs filles, il croise une vieille femme, Alice. Il l'aide à porter jusqu'à chez elle un panier trop lourd pour elle, remplie de poires pour faire des confitures. Alice Berthier vit avec sa soeur Clémence et  leur chat Voltaire , dans une curieuse demeure au bout d'une allée. Perturbé par cette rencontre et surtout par les kachinas qu'il aperçoit au dessus d'une de ses armoires, ces statuettes fétiches du peuple Hopi, une tribu indienne vivant en Arizona.  Mu par il ne sait pas quoi, il retournera à la rencontre d'Alice, délaissant sa compagne et ses deux filles...

"Les déferlantes", son dernier ouvrage, n'étant pas disponible à la bibliothèque, j'ai fini par emprunter cet autre roman de Claudie Gallay. Je me suis vite glissée dans cette écriture lente et intimiste comme je les aime, avec de nombreuses références aux vacances estivales : les préparatifs du départ avec les maillots, les bottes, les bouées et les rateaux à emporter, les petits déjeuners avec du pain grillé, les vieux livres qu'on trouve dans le grenier de la maison de vacances, les siestes, les mouettes, les glaces qu'on déguste, la promenade le long de la digue, les couteaux cachés dans le sable qu'on fait ressortir avec du sel. Ces descriptions de vacances au bord de la mer ont ravivé avec bonheur mes souvenirs d'enfance. Mais ce livre est aussi un texte magnifique sur la vieillesse, sur la mort , sur le couple, sur tous ces non dits ou ces choses qu'on subit. Et puis toute cette découverte de la tradition indienne "là bas le besoin d'argent vient juste après le besoin de pluie"  avec cette passion commune qu'ont ces deux êtres  pour  ces statuettes, les références à la vie d'André Breton et l'épitaphe figurant sur sa tombe qui explique le titre de ce roman, les références enfin à Honfleur ou Etretat. Un récit avec de très beaux passages, très touchants : "Tous ces rêves que l'on fait. Qui nous portent et parfois nous tuent. Et s'ils ne nous tuent pas, ils nous amenuisent. Comme autant de déceptions. D'amours déçus."

Un texte magnifique, une écriture superbe. Il me tarde de découvrir son dernier roman, qui finira bien par se libérer à la bibliothèque et dont Marie parle si bien ici.


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E
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M
Contente que ta première rencontre avec Claudie Gallay fut aussi bonne ! Moi, c'était avec Les déferlantes et depuis, je me dis que je replongerai bien dans un de ses romans (Seule Venise me tente pas mal aussi). J'attends ta critique du roman Les déferlantes avec impatience ;-)Et merci pour le lien !
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C
<br /> Ma critique des "Déferlantes" est programmée pour cette semaine, et j'aimerais aussi bcp lire "Seule Venise".<br /> <br /> <br />
M
La pêche aux couteaux c'est toute une époque : le finistère Nord, papy Black, l'eau à 15° C, le cirque, le flipper, les champs de caorttes et d'artichauts...
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C
<br /> <br /> Qu'est ce que j'ai aimé jouer au flipper moi aussi ! L'eau à 15 ° un peu moins !<br /> <br /> <br /> <br />
F
Oui, un très beau texte. J'attends moi aussi "les déferlantes"
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J
Claudie Gallay a vraiment un succès fou sur la blogosphère... Voilà qui attise ma curiosité.
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