"Un été prodigue" de Barbara Kingsolver ****
Agée de 48 ans, Deanna s'est éloignée du monde depuis qu'elle est employée par l'office forestier. Spécialiste en biologie animale, elle a soutenu une thèse sur les coyotes. Solitaire, peu bavarde, plus fascinée par la nature que par les humains, elle est cependant déstabilisée par sa rencontre avec le jeune Eddie Bardi, 28 ans, qui traque les animaux.
Lusa est elle aussi passionnée par la nature et diplômée d'entomologie. Elle a épousé Cole, un agriculteur rencontré à la faculté. Elle se demande comment elle a fait pour quitter sa ville et sa carrière pour la place étriquée qu'offrait la campagne à une épouse de fermier. Mais Cole vient de mourir et elle se retrouve veuve et seule face à la famille de Cole et à ses soeurs, qui la considèrent comme une étrangère.
Enfin, Nannie vit seule elle aussi, avec l'enfant illégitime qu'elle élève. Elle est la voisine de Garnett et la "plaie de son existence". Première exploitante à recevoir le label bio dans le comté de Zébulon, elle a déclaré la guerre aux insecticides qu'il utilise.
À travers ces trois destins -magnifiques- de femmes que la vie a rendues solitaire, c'est un formidable hymne à la nature que nous offre ce roman écologique. Dès les premières pages, nous nous trouvons au milieu de la forêt, parmi cette nature qu'affectionnent ces trois êtres, à défaut d'avoir trouvé dans les humains des raisons d'aimer. C'est pourtant à la rencontre des autres qu'elle iront dans ce roman, par le biais d'un amant pour Deanna, qui ne pensait plus à plaire, d'une belle famille à découvrir pour Lusa et d'un voisin grincheux pour Nannie, mais solitaire lui aussi depuis de longues années.
J'ai découvert ce roman grâce au blogoclub. Je crois que depuis que je fais partie de ce groupe c'est le roman que j'ai préféré. J'ai été touchée par le destin de ces femmes, par leur solitude, par leur force et leur amour de la vie aussi, par leur passion pour la nature. J'ai été portée par l'intrigue et ces trois destins qui vont trouver écho et se croiser. J'ai été apaisée par l'écriture, douce, par les dialogues, forts, par le silence de la nature qui en ressort et fait écho aux différents drames de ces vies, avec malgré tout toujours des rencontres et de beaux moments en partage.
Un bien beau moment de lecture aussi dont il me tarde de connaître les autres avis. Merci à Sylire de cette initiative, et merci à la bloggeuse -peut-on savoir qui c'est après coup ?!- qui l'a proposée.
Le blog de Sylire où vous trouverez surement des liens vers d'autres avis.
L'avis d'Antigone que je partage totalement.
En septembre, nous nous retrouverons autour du thème du Japon, que j'affectionne particulièrement avec mon auteur fétiche Haruki Murakami dont nous lirons "Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil".
Puis, élections américaines obligent, nous choisirons un roman sur le thème des États-Unis pour novembre.