"Danse, danse, danse" de Haruki MURAKAMI *****


Bien qu'il dise ne pas être un "type bizarre", le narrateur, journaliste à Tokyo, est pour le moins déconcertant. Il rêve souvent de l'hôtel Dauphin qui se trouve dans la ville de Sapporo : un hôtel minable où il retrouvait à une époque une jeune femme avec qui il avait une liaison et dont il ne connaît même pas le nom... "Elle était venue de nulle part et repartie, comme une averse soudaine, ne me laissant que mes souvenirs".
Pourtant, il voit dans ce rêve un message et un signe : il lui faut retourner à l'hôtel Dauphin pour retrouver cette femme. Mais quand il appelle pour réserver, il s'étonne de tomber sur une réceptionniste qui le renvoie au service réservation. Et quand il arrive à l'hôtel, ses soupçons se confirment et il se fige sur place : le petit bâtiment est métamorphosé en un building de 25 étages...
Bienvenue dans l'univers de Haruki Murakami ! Des personnages et des événements étranges, une réflexion sur la solitude, des éléments récurrents dans les romans de cet auteur japonais : un chat, des appels téléphoniques, des ténèbres, des disparitions, des rencontres avec de jeunes femmes étranges et audacieuses.
Une fois de plus, j'ai pris un réel plaisir à dévorer un roman de cet auteur et cette histoire déconcertante, à la fois magique, poétique et réaliste. Le narrateur est le même que celui de La course au mouton sauvage -un des rares romans de l'auteur que j'ai laissé en cours- mais cela n'a absolument pas gêné ma lecture.
"Récemment encore, je marchais sans but sous la neige dans les rues de Sapporo. Et maintenant, allongé sur une plage à Honolulu, je regarde le ciel. Tel est le cours des évènements."