"Au bon roman" de Laurence COSSÉ *****

Publié le par clochette




"Mon grand-père m'a laissé bien davantage, la passion de la littérature, et quelque chose en plus, de fondamental, la conviction que la littérature est importante. Il en parlait souvent. La littérature est source de plaisir, disait-il, c'est une des rares joies inépuisables mais pas seulement. Il ne faut pas la dissocier de la réalité. Tout y est. C'est pourquoi je n'emploie jamais le mot fiction. Toutes les subtilités de la vie sont la matière des livres. Il insistait : tu notes bien que je parle du roman ? Il n'y a pas que les situations d'exception, dans les romans, les choix de vie ou de mort, les grandes épreuves, il y a aussi les difficultés ordinaires, les tentations, les déceptions banales ; et en réponse, toutes les attitudes humaines, tous les comportements, des plus beaux aux plus misérables. Lisant cela, on se demande : Et moi, qu'est ce que j'aurais fait ? Il faut se le demander. Écoute moi bien : c'est une façon d'apprendre à vivre. Des adultes vont te dire que non, que la littérature n'est pas la vie, que les romans n'enseignent rien. Ils auront tort. La littérature informe, elle instruit, elle entraîne."



Paul Néon est retrouvé après avoir disparu pendant presque deux jours, émergeant tel un zombie de la forêt près de son village.

Anne-Marie Montbrun, mère de famille sans histoire, fait une sortie de route après avoir déposé ses enfants à l'école. Elle certifie avoir vu une voiture vide, raison pour laquelle elle s'est déportée. Mais elle a du mal à faire admettre sa vision des faits. En effet, une voiture sans conducteur en plein tournant n'est pas plausible, surtout si cette automobile se volatilise aussitôt et n'est vue par personne !

Armel ne veut plus sortir de chez lui car il prétend être suivi par deux personnes qui lui font peur.

Tous les trois ont une chose en commun : faire partie du comité institué par Van et Francesca suite à l'ouverture de leur librairie "Au bon roman". Cette librairie a pour principe de ne proposer que de "bons" romans  et pour les sélectionner elle s'appuie sur huit membres ,  ayant tous un nom d'emprunt, et aucun de ces membres ne se connaissent les uns les autres. Bien sûr cette librairie a suscité des polémiques, mais jusqu'à présent, personne ne s'était attaquée au coeur de sa création. Alors Van et Francesca sont obligés d'en référer à la police, pour savoir qui leur veut du mal et surtout pour éviter que les autres membres soient également agressés.

496 pages de pur bonheur, j'ai dévoré ce livre dont je découvrais l'auteur grâce à Marie, qui le citait dans les livres embarqués dans ses valises pour l'été. Cette librairie a en fait un peu le principe que j'ai adopté chez moi et sur ce blog : ne garder que les livres que j'ai vraiment aimés. Je me suis souvent demandée en effet pourquoi la rentrée littéraire propose tant de romans alors que sur la masse il n'y en a pas plus de 40 qui valent le coup. Oui mais voilà, ce n'est pas l'avis des auteurs, des éditeurs et cette librairie en fera les frais. En même temps l'auteur pose une question essentielle : quelle légitimité ont les propriétaires du "Bon roman" pour se targuer de choisir et de décider de la valeur d'un livre. Quid à ce propos de la valeur des critiques littéraires et de leur totale objectivité ?

Bref une idée qui m'a emballée, et un récit qui va  loin, en posant des questions "philosophiques" particulièrement intéressantes.

Génial, génial, génial, ce livre est tout simplement génial et je vous le recommande chaudement.

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T
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K
Argh, je suis plus que convaincue, là!! Je note illico dans mon carnet!
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L
Noté depuis qu'il est paru, mais je ne l'ai toujours pas lu... Il faut dire que je suis souvent à la traine pour les actualités et que je me laisse facilement submerger !!!
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K
Il est dans ma PAL!!!
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E
ca me tente beaucoup : je le note!!! (comme si je n'avias pas assez de bons (et moins bons) romans à lire chez moi ;-)
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