"Le Montespan" de Jean Teulé ****
Pour la deuxième fois -mais je l'espère pas la dernière- j'ouvre les portes de ce blog à mon cher et tendre. Je suis heureuse qu'il ait accepté de faire la chronique d'un livre dont j'ai beaucoup entendu parler, mais que je n'ai pas encore lu. Par bonheur il a aimé -que dis je adoré- et il partage avec nous ce moment de lecture, merci merci Magiclilive !
Vous me reconnaissez ? Non ? Vous m’avez découvert à travers une chronique époustouflante et peut-être plus du roman de Mo HAYDER « TOKYO ». N’étant pas rancunier, j’ai décidé de sévir de nouveau sur le blog de Clochette avec le dernier roman de Jean TEULÉ « Le Montespan ».
Pas besoin de te rappeler qui est Jean TEULÉ ? Si un peu ? Bien, je vais faire un effort puisque c’est toi et que je te trouve particulièrement sympathique. Notre romancier est né le 26 février 1953 à St Lô dans la Manche. Il s’oriente tout d’abord vers la BD, il dessine pour l’Écho des Savanes. Remarqué par Bernard RAPP il intègre le petit monde de la télévision et devient chroniqueur dans l’émission « L’Assiette Anglaise (te souviens-tu belle enfant ?). Il récidive sur Canal + avec « Nulle Part Ailleurs ». Notre homme est un touche à tout : comédien, scénariste, cinéaste et bien sûr écrivain. Son premier roman « Rainbow Pour Rimbaud » sort en 1991, c’est un énorme succès, plus de 45000 exemplaires vendus. Fils d’ouvrier du bâtiment et d’une concierge communiste (mon dieu !) ses amis disent de lui qu’il n’a pas changé. Son cœur bat toujours à gauche -qu’est ce que tu veux personne n’est parfait- et il n’a jamais renié son passé.
Petite page people pour terminer -je sais tu adores-, la compagne de Jean n’est autre que l’actrice Miou-miou, ah bon tu le savais !
Dès les premières pages nous sommes immergés dans ce siècle où Louis XIV irradie de son aura l’Europe entière. Un mariage heureux où la dot et la rente annuelle sont dépensées en 5 mois, des besoins de plus en plus nombreux et Mme De Montespan devient vite la favorite du roi. La cour l’étourdit, elle aime le luxe, le faste, l’éclat, la magnificence. Françoise, qui se rebaptise Athénaïs, oublie vite son mari, Louis Henri, fou d’amour, qui passera sa vie entière à tenter de récupérer son épouse volage. Malheureusement son obstination ne sera pas payante. Un livre, bien entendu décalé, original, parfois trivial mais surtout captivant du début à la fin. Grand prix du roman Palatine « Le Montespan » est également une peinture sociale très réussie du XVII siècle. Jean TEULÉ décrit avec bonheur cette époque où l’on masque ses caries avec du miel, de la cannelle et des clous de girofle, où le roi Soleil se vante de n’avoir pris qu’un seul bain durant sa vie. D’un coté le faste de la cour, de l’autre la misère du peuple. De l’humour, du sexe, de la tristesse, de la révolte et des ingrédients jubilatoires qui font mouche à toutes les pages.
Après « Je, François Villon » lu il y a quelques mois, je succombe de nouveau au charme de l’écriture de Jean TEULÉ. Un roman à laisser entre toutes les mains même si elles ne sont pas toujours propres.