"La voleuse de livres" de Markus Zusak *****
"Comme beaucoup de malheurs, cela commença par l'apparence du bonheur"
C'est au jeune garçon qui enterre son petit frère, âgé de six ans, que Liesel vole son premier livre "Le manuel du fossoyeur". Elle l'emmène dans sa famille d'accueil qui vit à Molching, une petite ville allemande près de Dachau. Hans et Rosa, ses parents adoptifs, habitent rue Himmel qui signifie "paradis" en allemand. Pourtant rien n'est idyllique en Allemagne dans les années quarante. La majorité de ses habitants a adhéré au parti nazi. La majorité, mais pas tous. En effet, Hans Hubermann, le père de substitution de Liesel, qui est aussi l'homme qui lui apprendra à lire, fait partie des 10 % d'Allemands qui ne soutiennent pas Hitler. Peintre en batiment, il joue de l'accordéon. L'ami qui lui a donné cet instrument est mort lors du précédent conflit mondial. Il a une dette énorme envers cet homme, qui lui a sauvé la vie. Pour arrondir leurs fins de mois, Rosa fait la lessive et le repassage pour les familles aisées de Molching. Et Liesel, qui ne sait pas lire, est irrésistiblement attirée par les livres, notamment ceux qu'elle voit chez la femme du maire, une des clientes de sa mère, chez qui elle va parfois récupérer du linge.
Alex Steiner, leur voisin, fait partie des Allemands membres du parti nazi. Son fils, Rudy, est fasciné par l'athlète noir américain Jesse Owens. Il va très rapidement devenir le meilleur ami de Liesel. Comme tous les Allemands à partir de 10 ans, ces deux enfants vont devoir adhérer aux jeunesses hitlériennes.
Maintenant que j'ai planté le décor de ce magnifique récit, je vous laisse ouvrir ce livre absolument sublime, livre dont la narratrice n'est autre que la mort elle même, cette mort qui a fort à faire en ces années de guerre dans le troisième reich de l'Allemagne nazie.
Brillant, extrêmement ambitieux, j'ai été éblouie par ce livre, à la fois riche et dense. C'est un livre sur la folie des hommes et la grandeur de certains. Il met en valeur l'amour, l'amitié, la solidarité, le langage aussi avec ces mots qu'on lit ou qu'on écrit. Il contient des passages tout simplement bouleversants. La structure est originale, de nombreuses digressions émaillent et servent ce livre magistral. Les personnages ont tous une place prépondérante dans ce roman qui restera indéniablement mon coup de coeur 2008.
Paru à la fois dans une édition pour adulte et dans une édition jeunesse, il a obtenu de nombreux prix dont le le prix Millepages Jeunesse.
Je dédie cette critique à mon petit -grand- garçon, 16 ans aujourd'hui. Puisse-t-il un jour lire ce livre et ne jamais être confronté à la cruauté des hommes.
L'avis de Ricochet
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