"De Dumas à Zola" : le club de lecture des bloggeuses ****
Tout d'abord bienvenue à vous toutes pour ce fidèle rendez vous bimestriel autour de la littérature classique et de "Pauline" d'Alexandre Dumas choisi par la majorité, pour ma part j'avais voté pour "Anna Karénine". Seulement voilà, je n'ai pas du tout accroché à Pauline et comme ce blog a pour principe de ne choniquer que des romans que j'ai aimés, je vous propose le compte rendu d'un autre classique à savoir "La bête humaine" de Zola. Cet auteur étant au programme de mon autre comité de lecture dont le rendez vous approche, j'ai choisi de le lire d'autant que mon fils l'étudiait en français. Et je suis restée baba devant cette bête humaine dont je pensais qu'il s'agissait tout simplement d'une vague histoire de métaphore liée à une machine et je me suis en fait trouvée face à un roman policier qui m'a passionné.
Roubaud est marié à Séverine qui a 15 ans de moins que lui et dont il est fou amoureux. Employé modèle, il vient d'être promu sous chef de gare au Havre. Il apprend par le plus grand des hasards que le juge Grandmorin, qui a élevé Séverine, a abusé d'elle dans son enfance. Fou de rage et de jalousie, il va assassiner Grandmorin, aidé par Séverine, dans le train qui relie Paris au Havre.
Seulement Jacques Lantier, présent près du train lorsqu'il passe, aperçoit de loin la scène de l'assassinat. Ce mécanicien qui n'aime que sa locomotive, a des pulsions meurtrières : dès qu'il désire une femme, il ne peut s'empêcher d'avoir envie de la tuer. C'est d'ailleurs parce qu'il est en train de fuir, après avoir été pris de l'envie de tuer sa cousine Flore qui le courtise, qu'il aperçoit la scène du meurtre.
C'est le juge d'instruction Denizet qui est chargé de l'enquête. Appelé à témoigner, Lantier reconnaît les coupables mais ne dit rien refusant d'accuser Séverine. Cette dernière n'est pas dupe : elle sait qu'il a vu le crime. Elle devient alors sa maîtresse à la fois pour l'amadouer, se protéger mais aussi parce qu'il lui plaît. Et un innocent est accusé à sa place.
Je me suis régalée à la lecture de ce livre et j'ai retrouvé avec plaisir les Rougon-Macquard, dans un roman qui est peut-être le plus noir de ceux que j'ai lus de Zola, pourtant guère optimistes. Roman noir qui évoque le monde du chemin de fer et cette fameuse Lison, la locomotive que Lantier aime comme une femme, un roman sur l'hérédité aussi puisque Jacques souffre de folie dûe à l'alcoolisme qui sévit dans sa famille. Récit enfin de la bassesse humaine avec des sentiments tels que la cupidité, la jalousie, la mesquinerie, l'infidélité, la trahison, le mensonge, la vengeance.
Et pourtant Zola distille quelques rares moments de bonheur notamment les premiers jours de l'idylle entre Séverine et Jacques Lantier. Il n'en reste pas moins que cela reste un roman d'une rare violence, et au fait divers du départ succèdent de nombreuses morts. Et pourtant c'est un roman passionnant et riche que je vous conseille vivement.
L'avis de Sylire, une des organisatrices de ce club. Merci à elle pour cette super initiative.