"Il faut qu'on parle de Kévin" de Lionel Shriver *****


Voici aujourd'hui venu le temps de vous parler d'un livre de la rentrée précédente -mieux vaut tard que jamais- que j'ai adoré, trouvé par hasard sur les rayons de la médiathèque alors que je cherchais autre chose et qui a attiré mon attention car j'en avais lu une bonne critique sur la brochure d'un libraire. Je l'ai donc emprunté et ne l'ai pas regretté ! Quelle lecture !
Eva écrit des lettres à son ex mari dans lesquelles elle revient sur le fameux jeudi qui a changé sa vie, ce jeudi au cours duquel leur fils Kévin a tué sept de ses camarades de lycée, un employé de la cafétéria et un professeur, Kévin à qui elle rend visite régulièrement au centre de détention de mineurs de Claverack bien que leurs relations soient difficiles pour ne pas dire conflictuelles.
Ces lettres sont pour elle l'occasion de revenir sur sa vie de couple avec Franklin, avant la naissance de leur fils, son travail de directrice d'une boîte de guide touristique qui l'éloigne souvent de son compagnon, ses hésitations face à la maternité, la naissance de cet enfant qui se révèle très vite avoir un caractère difficile, ses difficultés pour dialoguer avec lui et les problèmes que cela a entraîné au sein de son couple et de sa famille.
J'ai ADORÉ ce livre malgré un sujet pour le moins délicat, ces lettres sans réponse ce qui ajoute à la tension du récit dressent tout d'abord le portrait d'un criminel mais aussi le portrait d'une femme, ses doutes, sa culpabilité, son incompréhension, sa solitude, ses pensées, la vision qu'elle a de son couple mais aussi celle sans concession de l'Amérique.
Ce livre qui s'inspire de la tuerie de Colombine fait froid dans le dos. Il m'a pourtant scotché d'un bout à l'autre. L'analyse de cette femme touchante et lucide est un vrai morceau de bravoure et de sincérité, un cheminement au coeur de l'âme humaine. C'est un de mes plus gros et derniers coups de coeur.
Comme moi ils ont beaucoup beaucoup aimé : les avis d'Éric, de Martine et de Gambadou